Samedi 6 mai à 15h,
Les 10 patrouilles romaines embarquent à bord de leurs galères, représentées par d’énormes autocars stationnés en plein cœur de Rouen. Les fiers navires font voile vers les bois d’Acquigny, petite bourgade normande située au bord de l’Eure. L’ambiance s’installe rapidement, et certains entonnent déjà des chants de marche.
C’est en effet en ce lieu que vont s’affronter les patrouilles du district de Seine-Maritime lors d’un mémorable rallye éclaireur. Celui-ci, mis sur pied par les chefs du district, demanda une préparation ardue lancée dès la rentrée de septembre. Outre la réalisation de filets, d’échelle de cordes, de fours, de cierges, l’élaboration de menus et d’article, l’objectif majeur fut de dresser sur roue une charrette destinée au transport du matériel de patrouille. Toute cette préparation constituait un capitale de points entrant en compte dans la notation finale du Rallye. Ces différentes épreuves permirent aux patrouilles de faire le point sur leur matériel et de perfectionner leur niveau dans certains domaines, comme celui de la soudure ou du matelotage.
Le terrain de jeux comprenait deux grandes forêts se faisant face et dominant le petit village d’Acquigny. Deux par deux, les patrouilles furent déposées autour des forêts et, en suivant des itinéraires différents, se lancèrent dans l’aventure. Les charrettes se révélèrent tout de suite très utiles pour transporter les lourdes malles. Le temps était grisâtre, idéale pour la marche. Au bout d’une demi heure, un chef nous dépasse à toute berzingue, monté sur son fier destrier (un vieux vélo tout clingolant). Nous le retrouvons un peu plus tard, les quatre fers en l’air, et manifestant une douleur aigue à la cheville. Rapidement la patrouille ne flairant pas la feinte, sort en vitesse la caisse pharma et commence l’opération. Bizarrement ce soir là, 10 chefs se blessèrent, et sollicitèrent les capacités du secouriste de chaque patrouille : le première épreuve du Rallye était surmontée! Chaque patrouille se retira dans un coin isolé de la forêt, y installa son bivouac et prépara du pain, avec un peu de farine et de l’eau. Les résultas ne furent pas décevant ! (pour le pain). Les talent artistique de chacun furent mis à l’épreuve dans la réalisation de croquis topo et pano, plus ou moins réussi selon la qualité du crayon.
Dimanche 7 mai à 6h30,
Le réveil sonne, les ordres fusent : debout l’ad’dans, tout le monde sur le pont !! Les scouts s’extirpent des leur sac de couchage et se changent rapidement dans une atmosphère glaciale de petit matin de printemps. Les patrouilles doivent être fin prêtes pour 8h. A l’heure prévue, la suite du programme est donnée : les patrouilles devront se rendre de poste en poste en transportant tout leur matériel. Deux compagnies romaines se constituent formées de 5 patrouilles chacune et se partagent le terrain. Au début, c’est la galère : le terrain n’est pas facile, des charrettes se cassent et les malles doivent être portées. Chaque poste était constitué d’une épreuve concernant les postes d’actions. Les patrouilles durent tour à tour relever des empreintes, contourner des obstacles à la boussole, effectuer un parcours Hébert le plus tordu qu’il soit. Nous avons également été testés sur nos connaissances de la faune et la flore, du froissartage et de la cuisine, les nœuds, la transmission. A midi, les patrouilles descendent au village pour assister à la messe puis changent de versant. Vers 18h, nous sommes subtilement renseignés sur l’endroit où nous devons camper par un petit bout de papier griffonné qui s’était glissé dans nos tablettes de chocolat. A 10h, un message en morse optique lancé depuis le versant opposé nous donne les instructions pour le lendemain : nous devons aller surprendre les gaulois dans leur fort situé à 6 km de là. Après un rapide concours de montage de tentes organisé dans chaque groupe de 3 patrouilles qui composaient l’unité romaine, les scouts préparent le dîner. Au menu, une bonne omelette, soupe et fromage blanc. Pour la veillée qui suivit, chaque patrouille avait été chargée durant l’année de composer un chant sur leur patrouille et d’apprendre un chant à plusieurs voix.
Lundi 8 mai à 6h,
Un orage a éclaté et il a plu toute la nuit. En grelottant, nous prenons un petit déjeuner sous nos tentes et démontons le bivouac. A 7h30, les trois patrouilles sont sur le sentier de la guerre, l’unité s’ébranle et s’avance sur le chemin boueux. L’ensemble du camp romains, dispersé dans la forêt humide et profonde converge vers le fortin adverse. Nous dévalons les sentiers boueux de la forêt, emportés par les pesantes charrettes. L’approche est fatigante mais nous touchons au but. Avant de passer à l’attaque, les deux compagnies se rejoignent et se préparent : une tactique est mise au point, avec un système de trois vagues successives. A 10h : les commandos romains déferlent sur les positions gauloises : il faut renverser la marmite de potion magique qui leur donne un pouvoir invincible pour les neutraliser. Le premier romain à pénétrer dans le fortin est reçu par un magnifique sac rempli de boue qui est déversé sur son dos, manière romaine de recevoir les ennemis. Au bout de 20 minutes, les romains pénètrent dans le fortin bravement défendu. Maintenant, il s’agit d’expulser les gaulois hors des limites du fort, pour parfaire la victoire. Les armées romaines y parviendront au bout de cinq assauts successivement repoussés. Le dernier à raison des rebelles, le fortin est entièrement aux mains des assaillants. Le jeu s’achève ainsi par l’éclatante victoire des Romains. Le rallye restera gravé dans les mémoires des patrouille s de Rouen, il fut magnifiquement organisé et nous remercions de vive voix ses organisateurs !!!
NDRL : Bravo à la patrouille du Lièvre qui a remporté ce rallye (et à la patrouille du Chevreuil arrivée 2ème)