En début d’année, nos chefs nous ont annoncé qu’ils comptaient sur nous pour devenir troupe cime et pouvoir ainsi aller au rallye Semper altius en début juillet 2004. Pour celà, chaque patrouille devait devenir patrouille cime. C’est ainsi que nous, la patrouille du Chevreuil, composée de Louis A., Pierre-Marie de R., Benoît B., Yann de B., Gilles B., Paul-Marie D. et moi-même, avons choisi de descendre la Risle, petite rivière du département de l’Eure, en radeau. Nous sommes allés en reconnaissance un week-end de décembre et avons construit le radeau près de la Risle début avril. Notre radeau, the Flying Ship, était fait de six bidons de 200 litres venant du port de Rouen entre lesquels était tendu un filet de corde, le tout entouré d’une solide armature en bois.

Nous sommes partis le 29 avril chacun armé d’une rame, accompagnés d'Antoine, notre chef de troupe, qui lui n'avait pas de rame. Notre trajet devait être Brionne – Montfort sur Risle, en tout 15 kilomètres. Nous avions mis sur le radeau tous nos sacs, la tente, la malle d’intendance, le sac à outils et les gamelles au milieu du radeau sur le filet, le tout solidement attaché dans une bâche. Notre radeau était donc très lourd. Notre premier problème fut, tout d’abord, le passage d’une cascade assez importante. Nous avons dû descendre du radeau et le faire passer en le retenant avec une corde.

Puis, juste après la cascade, quand nous sommes remontés sur le radeau, un violent courant nous a emporté et nous nous sommes cognés sur des rochers qui n’émergeaient pas de l’eau, ce qui a provoqué des grosses secousses sur le radeau.

Mais nous en sortîmes vivants et, enfin, le courant s'est calmé, nous permettant une navigation moins agitée jusqu’à la pause du midi.


Une réparation de fortune en début de matinée.
Après avoir mangé, nous sommes repartis tranquillement au fil de l’eau avant de heureter un nouveau problème : les écluses. La première que nous avons rencontrée nous a imposé un détour assez important en portant le radeau, déchargé de ses sacs. Nous devions encore en passer trois autres, mais heureusement moins importantes.

Vers le milieu de l’après midi, nous sommes passés sans le vouloir - après avoir pris un bras dérivé par mégarde – dans un slalom de canoë-kayak (des barres ne touchant pas l’eau, suspendues en l’air par des fils). Juste après, nous avons pris une petite cascade sans descendre du radeau. En début de soirée, quand nous sommes arrivés au lieu où nous allions passer la nuit, nous étions éreintés et il commençait à pleuvoir. La nuit se passa sous la pluie et le lendemain nous partîmes de bonne heure, toujours sous la pluie. Pendant cette matinée humide et pleine de brouillard, nous vîmes plusieurs ragondins, traversant le cours d’eau, juste devant notre radeau. Outre le passage d’une cascade beaucoup plus importante que les précédentes et d’un pont tellement bas qu’en nous allongeant nous passions de justesse, la matinée s'est passée sans événement extraordinaire et nous arrivâmes à Montfort en début d’après-midi dont le reste est passé à débiter le radeau, à rédiger notre rapport pour Château-Landon avant qu'on vienne nous chercher le soir.

Nous aurons retenu de la Risle que ses berges étaient très riches en orties mais cette descente aura été une formidable expérience en patrouille.